vendredi 11 juillet 2008

Adieu PPDA, (re)bonjour PPD














La bonne nouvelle du jour, de celle qui peut vous encourager en plein été – alors que vous venez à peine de terminer votre année universitaire et de préparer la suivante – à reprendre votre blog (!), c'est le maintien de la marionnette de PPDA aux Guignols de l'info. Oui, la retraite n'a pas encore sonné pour la figure en latex qui nous acccompagne chaque soir depuis tant d'années. Pour le vrai-faux journaliste, Garrigos et Roberts ont troussé avec leur style habituel le mot d'adieu qui convenait.

La raison en est simple : contrairement à ce que croient ceux qui ne connaissent pas ou n'apprécient pas les Guignols, il faut de l'empathie entre les spectateurs et les personnages mis en scène pour que ces derniers existent en tant que marionnettes. Cela veut dire que le secret de leur existence audiovisuelle et de leur longévité cathodique réside entre autres dans la qualité et les ressources de leur présence.

En effet, les Guignols fonctionnent sur la récurrence des situations et, bien sûr, des expressions, physiques et verbales des marionnettes : ainsi, quand apparaît Bayrou, attendrez-vous avec impatience le moment où il dira : "Mais, euh!", ou, pour Roselyne Bachelot "Ah bon!" Cela n'a l'air de rien, penseront certains, mais cela n'appartient pas à tout le monde : observez la non-existence de Ségolène Royal aux Guignols, dont la posture trop raide et la voix monocorde ne semblent pas des choix volontaires des auteurs des sketches mais bien le résultat d'une longue observation du modèle.

Pour revenir à PPD, outre sa voix chamallow et ses faux cheveux, il apparaît certes comme toujours déférent à l'égard des grands de ce monde, mais, souvent, il finit par s'insurger, tout en douceur et sans aucune persévérance si son interlocuteur le tance. Il n'est pas uniforme, ce qui important pour donner de la consistance à un personnage. Il pourra donc se rébeller contre M. Sylvestre et sa vision du monde ; trouver le juste mot de conclusion après une dialogue entre Doc Gynéco et Joey Starr, ce qui n'est pas donné à tout le monde ; répondre à Bernard Tapie, qui s'adresse à lui en le traitant de "fiotte". Bref, il est doté d'une certaine humanité dans un monde de brutes où, désormais, il retrouvera, en retraité pépère, le "Chi", alias Jacques Chirac.




2 commentaires:

Gunthert a dit…

De plus en plus de retraités dans le petit monde des Guignols... Quelle conclusion tirer de ces prolongations de rôle?

Colodio a dit…

Peut-etre parce que les téléspectateurs sont aussi essentiellement des retraités ?