lundi 28 janvier 2008

Obama, un candidat « Africain-Américain » ?

Je me trouvais aux États-Unis au début de l’année 2007 quand Barack Obama annonça officiellement à Springfield (Illinois), par une belle et froide journée d’hiver, son entrée dans la course à l’élection présidentielle. C’était le 10 février, et son allocution était retransmise en direct sur CNN. Tout en proclamant la nécessité d’un changement dans la vie politique américaine, le jeune candidat démocrate se plaçait dans la continuité de l’histoire américaine, celle des grandes figures de rassembleurs de la nation comme Abraham Lincoln : « In the shadow of the Old State Capitol, where Lincoln once called on a divided house to stand together, where common hopes and common dreams still, I stand before you today to announce my candidacy for President of the United States. ».

Tout à coup, comme en écho à ce qui venait de se passer en France pour la candidate socialiste, la question pouvait se poser : Et si c’était lui ? Les réponses entendues ici ou là étaient alors pour la plupart négatives : « trop jeune », « pas assez d’expérience »… Même la communauté noire est pour Hillary Clinton, me disait-on, car le camp démocrate veut avoir les meilleures chances pour l’emporter contre les Républicains. Pourtant, vu de France, le parcours d’Obama possède une qualité typiquement américaine : il raconte une histoire. Celle, déjà vue avec Kennedy, d’un politique sachant séduire son audience, pourvu d’un sens aiguisé de la répartie, offrant l’image à la fois rassurante et dynamique d’un jeune père de famille. Celle d’un outsider qui, dans les premières semaines de la campagne des primaires, et contre toute attente, a réussi une levée de fonds qui a dépassé pendant un temps celle d’Hillary Clinton, dont le mari est pourtant réputé pour être particulièrement doué pour ce type d’exercice. Celle enfin, envisageable et à coup sûr inédite, de voir accéder au plus haut niveau de l’État un membre d’une des minorités les plus meurtries par les conditions originelles de son arrivée et de son existence au sein de la société américaine, les Africains-Américains. La victoire d’Obama marquerait-elle l’ultime combat des descendants d’esclaves venus d’Afrique, la concrétisation du grand récit que Martin Luther King faisait commencer avec la proclamation d’émancipation de Lincoln en 1862 ?
Cet héritage est objet de discussions, car l’africanité-américanéité de Barack Obama n’est pas de même nature que celle des descendants d’esclaves. Fils d’une mère américaine et d’un père kényan, le métis Obama est plus proche, en particulier par son éducation, des immigrés venant d’Afrique qui sont de plus en plus nombreux aujourd’hui aux États-Unis, au point, selon certaines études, de devenir majoritaires au sein d’universités comme celle de Harvard. C’est le révérend Jesse Jackson qui avait demandé en 1988, lors d’une conférence de presse, d’utiliser le terme d’Africains-Américains pour qualifier les citoyens noirs, comme le rappelle Rachel L. Swarns dans un article du New York Times intitulé « “African-American“ Becomes a Term for Debate ». Il est intéressant de noter que cet article a été publié le 29 août 2004, alors que Barack Obama menait campagne pour être élu au poste de sénateur au Congrès des États-Unis et se trouvait en face d’un candidat républicain, Alan Keyes, qui lui disputait l’appellation d’« Africain-Américain », considérant qu’ils n’avaient pas le même héritage, car ses parents avaient subi l’esclavage. Obama lui répondit alors : « For me the term African-American really does fit. I’m African, I trace half of my heritage to Africa directly and I’m American. » Que les caractéristiques « modernes » de l’identité d’Obama soient l’objet d’un débat au sein de la communauté africaine-américaine déplace quelque peu le débat qui voudrait directement l’opposer aux WASP.

À cela, il faudrait ajouter le fait que la majorité des personnes qui immigrent aujourd’hui aux États-Unis proviennent d’Amérique centrale et d’Amérique du sud et forment également des minorités qui militent pour la réussite de leur intégration. Enfin, last but not least, le prénom intermédiaire d’Obama est Hussein : dans l’Amérique de l’après-11 septembre, ce rappel discret de l’éducation musulmane dans laquelle son père avait été éduqué fait du candidat à l’investiture démocrate – l’un des premiers opposants à la guerre en Irak – le réceptacle des tensions et des errements de la société américaine, et sans doute le seul à pouvoir lui redonner un nouveau souffle.

Chaplin. La grande histoire

Cet album est composé de documents pour la plupart inédits mettant en perspective le travail d’écriture et de réalisation de Charlie Chaplin dans Le Dictateur : des sources iconographiques souvent inédites (photographies, affiches, dessins), des manuscrits retraçant la genèse de l’histoire racontée (synopsis, scénarios successifs, notes de visionnement d’actualités, étapes de la conception du discours final) et des journaux de production (convocations de l’équipe, rapports de tournage et de montage). Chaplin, dans Le Dictateur, met en jeu son propre univers sous la pression des événements du monde. La « grande histoire » n’est pas seulement celle à laquelle il se trouve confronté, mais aussi celle qu’il met en récit, en faisant se rejoindre les figures de Charlot et du barbier juif dans l’image du « paria ».

À l’automne 1938, alors qu’en Europe les accords de Munich étaient signés, Charlie Chaplin achevait la première ébauche d’un scénario écrit dans le plus grand secret. Des rumeurs avaient néanmoins circulé ici et là annonçant que le créateur de Charlot avait décidé de réaliser son premier film parlant et qu’il interpréterait un personnage inspiré d’Adolf Hitler.

C’est après un long travail d’écriture et de mise en scène qu’il présente à New York, le 15 octobre 1940,
Le Dictateur. Peut-on imaginer une configuration historique plus exceptionnelle que celle où s’est trouvé Chaplin pendant ces deux années ? En se mesurant à Hitler avec les armes du cinéma, Chaplin allait s’engager personnellement, retrouvant, avec davantage de gravité, l’expérience du Charlot soldat de la Première Guerre mondiale.

Ce combat en faveur de l’idéal démocratique et de la paix est à lui seul un motif suffisant pour retenir l’attention de l’historien. Cependant, Chaplin fit suivre le générique du
Dictateur de cet avertissement : « Toute ressemblance entre Hynkel le dictateur et le barbier juif est une pure coïncidence. » Sous un registre badin, il voulait ainsi signifier que l’essentiel n’était pas dans la tenue de ce double rôle, mais dans la tension qu’il entretint alors avec son double, Charlot. Jusque-là, le « petit vagabond » avait porté par le langage de la pantomime une expérience sensible du monde, et, parce qu’il ne déclinait aucune identité nationale et qu’il ne s’exprimait pas dans sa langue maternelle, il avait touché le cœur des spectateurs de tous les pays. Son immense succès reposait sur une reconnaissance populaire, mais aussi intellectuelle, particulièrement dans la France des années vingt où beaucoup d’artistes et d’écrivains avaient exalté son génie.

Fallait-il, en donnant la parole à Charlot, se résoudre à la mort du personnage qui avait rendu célèbre son créateur, et prendre le risque de s’exposer ainsi sans masque ? L’appel lancé à la fin du
Dictateur trahissait-il, par sa forme déclamatoire, l’impuissance à maintenir le film jusqu’au bout dans un registre esthétique et comique ? Conscient de ces enjeux, Chaplin avait griffonné cette note, que nous reproduisons en exergue sous sa forme manuscrite : « Le Dictateur est mon premier film où l’histoire est plus grande que le petit vagabond. »


Il y a beaucoup de livres, souvent passionnants, certains exceptionnels. Celui de Godard, oui, mais aussi celui de Christian Delage : une façon de comprendre l’histoire, une manière d’aimer le cinéma.
Pascal Mérigeau


Christian Delage ne semble tirer Chaplin que par quelques poils de sa célèbre moustache.
Et pourtant, sous nos yeux émerveillés, Le Dictateur fait florès et c’est tout Chaplin qui vient.
Gérard Lefort


Photos, affiches, dessins, plusieurs versions du scénario, des mémos relatifs à la production du film : un travail unique à tout point de vue.
Samuel Blumenfeld

L'historien et le film

Il y a les liens que le cinéma tisse avec la société de son temps. Marc Ferro en a traité dans un ouvrage devenu classique, Cinéma et histoire (Folio histoire n°55).
Il y a, désormais, les rapports que les historiens entretiennent avec le film, en tant qu’objet d’analyse ou mode d’écriture. Qu’il se définisse comme œuvre ou document d’archives, le film est assurément une mise en récit, au même titre que le discours historien. Arrimé à une réalité d’époque et à des sources sur lesquelles se fonde le scénario, il crée des formes spécifiquement cinématographiques de figuration de l’histoire. Pour mieux donner à percevoir, par la fiction et la compression du temps, ce qu’ils ne peuvent écrire dans un livre, certains historiens ont d’ailleurs fait le choix de passer à la réalisation.
C’est, à partir d’analyses de films et de documentaires historiques ou de fiction, et de leur propre expérience cinématographique, ce qu’entendent montrer Christian Delage et Vincent Guigueno dans cet ouvrage pionnier.

La Vérité par l’image. De Nuremberg au procès Milosevic

Pour juger les crimes commis par les nazis pendant la Deuxième Guerre mondiale, les Alliés ont constitué, à Nuremberg, un tribunal international. À cette innovation majeure, ils ont ajouté, sous l’influence des Américains, deux expériences inédites : présenter des images animées comme preuves à l’audience ; filmer les sessions du procès pour le constituer en archive historique.

Dès le début des débats, l’Accusation, délaissant quelque peu les archives écrites, dont la masse était écrasante, a fait projeter des actualités tournées par les Britanniques et les Américains lors de leur découverte des camps nazis. Ces images, pourvues du double statut de preuve et de témoignage, ont permis de prendre la première mesure des « atrocités nazies », dont la trace, ainsi prélevée, devait être incontestable. Par ailleurs, en filmant le procès, les Alliés souhaitaient que la mémoire de ce moment unique demeure vive pour les générations futures. L’héritage de Nuremberg conditionnera largement l’organisation du procès Eichmann et la mise en place récente de tribunaux pénaux internationaux (La Haye, Arusha) et de la Cour pénale internationale.

Les conditions, le déroulement et les conséquences de ces expérimentations sont au cœur de la recherche que l’auteur a conduite pendant six années à partir d’archives inédites.

La Fabrique des images contemporaines

Les questions de vérité de l'image et de ses usages à l'heure du numérique sont au cœur de ce livre, composé par trois historiens spécialistes.

Est abordée tout d'abord la fabrication de l'image photographique, cinématographique, télévisuelle et numérique contemporaine : à partir de l'exemple fameux du « Baiser de l'hôtel de ville » de Robert Doisneau et du faux charnier de Timisoara, la question du statut de vérité sera posée.

Ensuite l'évolution depuis 1945 de la représentation visuelle du débarquement allié en Normandie, met en évidence la manière ont se constitue la mémoire d'un événement, que ce soit sous la forme documentaire ou fictionnelle. Si, jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, l'image était surtout le fait de professionnels, garantissant par leur déontologie l'honnêteté de leur prise de vues, l'apparition d'images « amateurs » dotées d'un intérêt historique a bouleversé les conditions d'attestation d'événements survenant brutalement : c'est le cas de l'assassinat de John Kennedy en 1963 ou des premiers enregistrements de l'attentat contre le World Trade Center à New York en 2001. L'évolution d'un photographe comme Gilles Caron était déjà significative des changements intervenus dans l'étendue et les modes de l'information contemporaine.

Si les frontières entre réalité et virtualité semblent désormais très poreuses, cela ne signifie pas pour autant qu'elles sont brouillées au point de ne plus savoir dans quel monde nous nous situons. La modélisation virtuelle s'inspire souvent de la réalité pour parfois mieux la comprendre ou la gérer : les jeux vidéo servent aussi à matérialiser des situations de stratégie militaire permettant de mieux gérer les situations extrêmes auxquelles sont confrontés les soldats et les civils impliqués dans des guerres urbaines. Les héroïnes digitales modernes comme Lara Croft finissent aussi par s'incarner dans de sculpturales actrices dont l'aura vient précisément de la manière dont elles prennent les traits de personnages conçus sur ordinateur.

Si les images sont toujours évaluées en fonction de leur pertinence événementielle et figurative, ce sont davantage les usages qui peuvent prêter confusion et à critique. Dans une deuxième partie, nous analysons les modes de perception des images comme information et comme preuve à l'ère de la domestication des appareils de prise de vues et de leur numérisation.

Du procès d’O.-J. Simpson aux photos de la prison d'Abou Ghraib, les craintes d'un détournement généralisé des usages éthiques des images ont-elles abouti à couper le lien organique qui relie la photographie et le film au réel, ou bien à le renforcer ? Si l'on veut bien prêter intérêt au statut de preuve accordé par la justice aux images fixes et animées, il semble que celui-ci a contribué à en redéfinir le statut de vérité, étape préalable et nécessaire à leur qualification comme pièces à conviction. Au final, amateurs, géographes et artistes ont inventé une nouvelle échelle du regard qui évolue dans des dimensions quantitatives (stock d'images), qualitatives (vues du ciel) et créatrices (vues d'artistes) inédites lesquelles enrichissent au lieu de l'affaiblir notre rapport au monde.

Nuremberg. Les Nazis face à leurs crimes.

Après un prélude présentant les enjeux et l’ensemble des protagonistes du procès (accusés, avocats, procureurs, juges) ainsi que ceux qui y assistent (représentants des nations vainqueurs du Troisième Reich, presse), l’audience s’ouvre, le 20 novembre 1945, sur la déclaration de non-culpabilité des accusés et le discours introductif du procureur général américain Robert H. Jackson.

Le film montre ensuite comment Jackson a voulu organiser l’Accusation autour du crime principal de « Conspiracy » (« complot »), à partir d’archives fondant les débats sur des pièces à conviction indiscutables. La masse des documents provoque rapidement l’engorgement du procès. Jackson décide alors d’avancer la projection du film-preuve sur les camps nazis au 29 novembre, soit quelques jours après le début des audiences. Pour l’assemblée présente, c’est un choc, dont la presse se fait l’écho dans le monde entier.

La question du complot est ensuite réactivée, grâce à un autre film, Le Plan nazi, un montage d’actualités allemandes montrant les dignitaires nazis dans la conquête et l’exercice du pouvoir. Là encore, l’urgence de faire connaître, dans le prétoire, les crimes commis par les nazis, impose un infléchissement de la stratégie de l’Accusation. Autant que celui des accusés individuels, le rôle des organisations nazies doit être mis en évidence.

Sont ainsi appelés à la barre des témoins le responsable d’une des Einsatzgruppen chargées des exécutions en plein air (Ohlendorf) et l’un des adjoints d’Eichmann qui évoque comment les Juifs de Hongrie ont été « envoyés à la Solution finale » (Wisliceny). Peu nombreuses, les victimes-survivantes (Abram Suzkever, Marie-Claude Vaillant-Couturier) font néanmoins entendre leur voix, en luttant contre les contraintes des dépositions judiciaires et l’absence de compassion des juges, soucieux d’observer une stricte neutralité dans la position d’arbitre que leur confère la procédure anglo-saxonne, adoptée sous influence des Américains.

Alors que le procès a élargi à d’autres personnes que celles présentes dans le box la responsabilité des crimes commis à l’Est, la Défense, soucieuse avant tout de défendre ses clients, fait venir à la barre le directeur du camp d’Auschwitz, Rudolf Höss, pour lui faire dire que Kaltenbrunner n’était pas responsable des camps d’extermination. Höss confirme alors, devant la Cour, l’énormité du nombre de Juifs tués à Birkenau. En revanche, Göring, plaidant pour sa propre cause, arrive à déstabiliser le procureur Jackson, pourtant rompu à la technique du contre-interrogatoire, et qui possédait un document démontrant l’implication du plus haut dignitaire nazi présent à Nuremberg dans la mise en place de la « Solution finale ».

Au fil des audiences, l’Accusation a fini par faire de l’extermination des Juifs d’Europe l’un des enjeux majeurs du plan nazi et non l’une de ses conséquences. Ce changement majeur est confirmé par l’emploi du mot « génocide » pour qualifier cette politique dans les déclarations finales des procureurs alliés.

Les sentences différenciées infligées aux 21 nazis déférés devant les magistrats, malgré des désaccords entre eux, correspond à la volonté de rendre un jugement équitable. C’est également une manière de montrer que le procès n’avait pas pour seul enjeu de juger des individus, mais, plus largement, de délivrer une leçon d’histoire aux générations futures, en laissant en particulier une trace cinématographique des débats, celle-là même qui permet à ce film d’être présenté aujourd’hui.

Nuremberg. Les Nazis face à leurs crimes est le premier film entièrement situé à l’intérieur du prétoire du Tribunal Militaire International. Les seules archives insérées dans le montage sont des extraits des films projetés comme preuves en audience. Pour les entretiens, nous avons choisi uniquement des personnalités présentes à Nuremberg (un chef-interprète, Richard W. Sonnenfeldt, un membre de l’équipe de John Ford, Budd Schulberg, un procureur, Benjamin B. Ferencz et un rescapé d’Auschwitz devenu reporter au procès, Ernst Michel).

Muséographie

2008 Assistant de la Maîtrise d’ouvrage du Mémorial de la déportation et de l’internement, camp de Compiègne-Royallieu : écriture et adaptation scénographique du parcours historique permanent, choix des archives et de l’iconographie, réalisation des 36 films disséminés dans les salles.

2005 Chargé de mission par le Mémorial de la Shoah (Paris) pour l’acquisition, auprès de l’United States Holocaust Memorial Museum (Washington D.C.) de l’intégralité des archives filmées des procès de Nuremberg.
Commissaire associé de l’exposition « Chaplin et les images », Paris, Jeu de Paume, juin-septembre.

2004 Conception de la partie audiovisuelle de l’exposition « Lave-toi! Une histoire de l’hygiène et de la santé publique en Europe », Musée de la ville de Luxembourg, mars-octobre.

2003 Conception de la partie audiovisuelle de l’exposition « Berlin, 1945-1994, lieu de mémoire franco-allemand », janvier-juin.

2002 Conception de la partie audiovisuelle de l’exposition « Dix questions sur la Deuxième Guerre mondiale », Musée de la ville de Luxembourg, mai-novembre.

1994 Conception de la partie audiovisuelle de l’exposition permanente du Musée-mémorial des enfants d’Izieu, avril 1994.

1987 Conception de la partie audiovisuelle de l’exposition permanente du Musée-mémorial de Caen, juin.






Filmographie (réalisateur)

2008
* Choix et montage de 35 courts films de montage d’archives, Mémorial de l’internement et de la déportation, camp de Royallieu.
Directrice de production : Nathalie de Mareuil (Compagnie des Phares et Balises)
Monteuse : Delphine Campo
Documentalistes : Anne Gaussens et Valérie Massignon
* Caméras dans le prétoire, 52’, Compagnie des Phares et Balises, Mission de recherche Droit et justice, Ministère de la justice, Histoire
Sur une idée originale de Christian Delage
Auteurs : Christian Delage, Antoine Germa, Rafael Lewandowski, Thomas Wieder
Productrices exécutives : Sophie Faudel et Anne Labro
Réalisateur : Rafael Lewandowski
Production : La Compagnie des Phares et Balises
Diffusion TV : Histoire, 11 mars 2008

2006
* Nuremberg : les Nazis face à leurs crimes
Productrice exécutive : Sophie Faudel
Auteur-réalisateur : Christian Delage
Production : La Compagnie des Phares et Balises
Diffusion TV : ARTE, 4 octobre 2006 (meilleure audience de l'année pour un film documentaire français).
Diffusion salles : Publics Champs-Élysées, 25 octobre-21 novembre 2006.
DVD version franco-allemande : ARTE et Gaumont Columbia Tri Star.
DVD version anglaise : Lionsgate. Première au Lincoln Center à New York en janvier 2007.
DVD version japonaise : NHK

1998
* Montoire, l’image manquante, 1998, 15’, CNRS Audiovisuel, INA
Chargé de production : Thierry Paturle
Auteurs-réalisateurs : Christian Delage et Vincent Guigueno
Copies disponibles : Inathèque de France, CNRS Audiovisuel, Bibliothèque nationale de France.

1994
* Les Enfants d’Izieu
, Musée-Mémorial d’Izieu , trois films
1. De l’exclusion à l'extermination, 1994, 6 minutes
Chargé de production : Vincent Guigueno
Auteurs : Christian Delage et Henry Rousso
Réalisateur : Christian Delage
2. La rafle des enfants d’Izieu : extraits des archives filmées du procès Barbie, 25 minutes
Chargé de production : Vincent Guigueno
Auteurs : Christian Delage et Anne Grynberg
Réalisateur : Christian Delage
3. Avec les enfants ?, 1995, 26 minutes,
Chargé de production : Vincent Guigueno
Auteurs : Christian Delage et Anne Grynberg
Réalisateur : Christian Delage
Copies disponibles : Bibliothèque nationale de France
* La petite patrie, 1994, 35m/m, 30 minutes, France Supervision et Paris Première
Chargé de production : Éric Dangremont
Auteurs : Christian Delage et Vincent Guigueno
Réalisateur : Christian Delage
Copie disponible : Bibliothèque nationale de France.

1993
* Berlin, de la réunification à l’unité
, 1993, 52 minutes, ARTE
Chargé de production : Bruno Lainé
Auteurs : Nicole Bary et Christian Delage
Réalisateur : Christian Delage
Copies disponibles : Inathèque de France ; Goethe Institut, Paris.

1991
* Écrire et vivre à Vienne, 1991, 26 minutes, FR3 « Océaniques »
Chargée de production : Caroline Broussaud
Auteurs : Nicole Bary et Christian Delage
Réalisateur : Christian Delage
Copie disponible : DVD de La Pianiste, Michael Haenecke, MK2, 2002 (extrait en bonus) ; Bibliothèque nationale de France.

1990
* Écrire et vivre à Athènes, 1990, 26 minutes, FR3 « Océaniques »
Chargée de production : Caroline Broussaud
Auteurs : Christian Delage et Michel Grodent
Réalisateur : Christian Delage
Copie disponible : Bibliothèque nationale de France.
* Les Voyages du Maréchal, 1990, 26 minutes, Planète
Chargée de production : Caroline Broussaud
Auteurs : Christian Delage, Denis Peschanski et Henry Rousso
Réalisateur : Christian Delage
Copies disponibles : Forum des images ; Inathèque de France ; CNRS Audiovisuel ; Bibliothèque nationale de France.

1989
* Écrire et vivre à Berlin
, 1989, 26 minutes, FR3 « Océaniques »
Chargé de production : Bruno Lainé
Auteurs : Nicole Bary et Christian Delage
Réalisateur : Christian Delage
Copie disponible : Bibliothèque nationale de France.

1987
* Nazisme et guerre mondiale,
1987, 4 x 10 minutes, Mémorial de Caen, un Musée pour la Paix
1. 1942, le tournant de la guerre
2. Au péril de la science
3. Guerre mondiale, guerre totale
4. Hans Lüdecke, un citoyen berlinois
Chargé de production : Denis Maréchal
Auteur : Christian Delage
Réalisateur : Christian Delage
Copie disponible : Bibliothèque nationale de France.

Bibliographie

2008 Le Mémorial de l’internement et de la déportation, camp de Royallieu, Compiègne, Éditions Telliez.

2007 La Fabrique des images contemporaines, avec Vincent Guigueno et André Gunthert, Paris, Éditons du Cercle d’art, 192 p.

2006 La Vérité par l’image. De Nuremberg au procès Milosevic, Paris, Denoël, 376 p.
Trad. anglaise à paraître en 2008 aux presses de l’université de Pennsylvania (USA).

2005 Chaplin et les images, avec Sam Stourdzé, Paris, NBC éditions, 240 p.
Trad. anglaise : Chaplin in Pictures, 2005.

2004 L’Historien et le film, avec Vincent Guigueno, Paris, Gallimard, « Folio histoire », 384 p.
Modern Times (Les Temps modernes, Charles Chaplin), avec Cecilia Cenciarelli, Bologne, Cineteca di Bologna, 392 p.

2003 « La Shoah : images témoins, images preuves », avec Anne Grynberg, Cahiers du judaïsme, n° 15, 144 p.

2001 « Image et histoire » avec Laurence Bertrand-Dorléac et André Gunthert, Vingtième siècle. Revue d'histoire, n° 72, octobre-décembre 2001, 188 p.

1999 Serge Daney. Itinéraire d’un ciné-fils, Paris, Jean-Michel Place, 144 p.

1998 De l’Histoire au cinéma, avec Antoine de Baecque, Bruxelles, Paris, Complexe, IHTP-CNRS, coll. « Histoire du temps présent », 224 p.
Chaplin, la grande histoire, Paris, éd. Jean-Michel Place, réédité en 2002, 146 p.
Trad. anglaise : Chaplin Facing History, 2005

1997 Une histoire économique du cinéma français, 1895-1995. Regards croisés franco-américains, avec Pierre-Jean Benghozi, Paris, L’Harmattan, 366 p.
« Le cinéma face à l’Histoire », Vertigo, n° 16, 192 p.

1995 « Cinéma, le temps de l’histoire », avec Nicolas Roussellier, Vingtième siècle. Revue d'histoire, n° 46, avril-juin, 210 p.

1991 Écrits, images et sons dans la Bibliothèque de France, Paris, IMEC/BnF, 184 p.

1989 La vision nazie de l'histoire, Lausanne, L’Âge d’Homme, 252 p.

Biographie

Christian Delage est historien et réalisateur.
En poste à l’université de Paris 8, il est également enseignant-chercheur associé à l’École des hautes études en sciences sociales et participe aux travaux de l’Institut d’histoire du temps présent (CNRS) et de l’Institut des hautes études sur la justice.

Associé à l’Institut d’histoire du temps présent (CNRS) depuis le début des années 1990, il a animé des séminaires, successivement avec Henry Rousso, Antoine de Baecque, Vincent Guigueno et Anne Grynberg, qui ont tous fait l’objet de publications.

Il a été élu Maître de conférences dans le département des Humanités et des sciences sociales de l’École polytechnique, où il a enseigné de 1988 à 2002. Il a également été chargé de cours à l’université de Paris III (Sorbonne nouvelle, 1986-1987) et à l’université de Paris I.

De 1989 à 1991, il a été chargé de mission auprès du Président de l’association de préfiguration de la nouvelle Bibliothèque nationale, en vue de définir la politique de conservation, de valorisation et de communication des documents audiovisuels. De 1992 à 1995, il a présidé la mission de recherche sur le Premier siècle du cinéma. De 2002 à 2004, il a été détaché à l’IHTP (CNRS). Dans la même période, il a obtenu une bourse de recherche Fulbright qui lui a permis d’effectuer un long séjour aux États-Unis.

Depuis 1994, Christian Delage a effectué plusieurs séjours à aux États-Unis, invité à donner des conférences dans de nombreuses universités (NYU, CUNY, Yale, Harvard, Chicago, Stanford, UCLA, USC, UC Irvine, FSU, Texas A§M, etc.). Cet automne, il a été professeur invité à la Cardozo School of Law (New York). En 2006, il a contribué à la constitution de l’archive filmée des audiences du Tribunal Militaire International de Nuremberg, associant l’United States Holocaust Memorial Museum (Washington D.C.) et le Mémorial de la Shoah (Paris).

Depuis plusieurs années, ses recherches portent sur le statut de médiation et de preuve de l’image. Elles viennent d’aboutir à la publication d’un livre, La Vérité par l’image. De Nuremberg à Milosevic (Denoël) et à la réalisation d’un film, Nuremberg : des nations unies pour juger les crimes nazis, diffusé le 4 octobre 2006 sur ARTE, puis distribué en salles à Paris du 25 octobre au 21 novembre. Un double DVD a également été édité. Le film est sorti aux États-Unis le 20 novembre 2007.

Il a été chargé d’une mission de conseil auprès du Tribunal cambodgien qui s’apprête à juger les Khmers Rouges, en vue d’établir le cahier des charges du filmage du procès et a supervisé, grâce à un partenariat de la Mission recherche du ministère de la Justice, la conception d’un film intitulé Caméras dans le prétoire, écrit avec Antoine Germa et Thomas Wieder, et réalisé par Rafael Lewandowski, qui a été diffusé le 11 mars 2008 sur la chaîne Histoire.

Il vient d'élaborer le parcours historique permanent du Mémorial de l’internement et de la déportation, camp de Royallieu, qui a été inauguré le 23 février 2008.

Christian Delage est membre fondateur du laboratoire d’histoire visuelle de l’EHESS. Il est également membre du conseil scientifique de la revue Études photographiques, du Comité scientifique de l’association Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine (IMEC) et des conseils d’administration de l’Association pour le développement de l’histoire culturelle (ADHC) et du Centre culturel de rencontre du Moulin d’Andé. Il collabore régulièrement à Vingtième siècle. Revue d’histoire. Il participe au jury d’attribution des bourses Fulbright de la Commission franco-américaine. Il est également responsable, avec Jean-Marie Génard, d’un festival de films documentaires et de fiction dont la première édition aura lieu en 2008 dans le cadre des Rendez-vous de l’histoire de Blois.