Pour juger les crimes commis par les nazis pendant la Deuxième Guerre mondiale, les Alliés ont constitué, à Nuremberg, un tribunal international. À cette innovation majeure, ils ont ajouté, sous l’influence des Américains, deux expériences inédites : présenter des images animées comme preuves à l’audience ; filmer les sessions du procès pour le constituer en archive historique.
Dès le début des débats, l’Accusation, délaissant quelque peu les archives écrites, dont la masse était écrasante, a fait projeter des actualités tournées par les Britanniques et les Américains lors de leur découverte des camps nazis. Ces images, pourvues du double statut de preuve et de témoignage, ont permis de prendre la première mesure des « atrocités nazies », dont la trace, ainsi prélevée, devait être incontestable. Par ailleurs, en filmant le procès, les Alliés souhaitaient que la mémoire de ce moment unique demeure vive pour les générations futures. L’héritage de Nuremberg conditionnera largement l’organisation du procès Eichmann et la mise en place récente de tribunaux pénaux internationaux (La Haye, Arusha) et de la Cour pénale internationale.
Les conditions, le déroulement et les conséquences de ces expérimentations sont au cœur de la recherche que l’auteur a conduite pendant six années à partir d’archives inédites.
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