Étreintes brisées, de Pedro Almodovar
Dans l’une des séquences d’Étreintes brisées, Pedro Almodovar met en scène la photogénie de son actrice-fétiche, Penelope Cruz, en la rapprochant du look d’Audrey Hepburn, la “Fair Lady“, l’une des actrices les plus élégantes de l’histoire du cinéma. À la différence de Quentin Tarantino, qui fonde l’écriture de ses films sur le monde de sa cinéphilie, Almodovar, quoique très connaisseur des films classiques et de ceux de ses contemporains (comme il l’a montré dans l’entretien accordé aux Inrockuptibles, http://www.lesinrocks.com/cine/cinema-article/article/la-lecon-de-cinema-de-pedro-almodovar), ne sature pas ses scénarios de telles références, mais en joue simplement, avec beaucoup de goût.
Audrey Hepburn, Penelope Cruz
Étreintes brisées raconte l’histoire à deux temps de Mateo Blanco (Lluis Homar), un réalisateur qui, après avoir perdu sa femme, Lena (Penelope Cruz) et la vue, renaît sous le nom de plume d’un scénariste, Harry Caine. En empruntant une autre identité, et en vivant pleinement l’instant présent, il s’est convaincu qu’il pourra oublier l’amour fou qu’il portait à Lena. Ce passé va pourtant resurgir.
Almodovar excelle dans l’art de construire des histoires complexes, où les rapports entre les personnages sont empreints de passion amoureuse, de jalousie, de violence. Il le fait dans un style qui est, depuis quelque temps, de plus en plus épuré. Ce qui lui permet, de temps en temps, de provoquer des ruptures de ton, en passant du drame à la comédie, comme pour alléger le poids d’un passé trop lourd à porter. Très savoureux sont les moments où une jeune femme, qui arrive à lire sur les lèvres, déchiffre, sur les images tournées par un improbable “Ray X“, et commanditées par le mari de Lena, ce que celle-ci dit de lui à son amant, Mateo.
En ce sens, outre la (toujours) très grande capacité de ses personnages à converser sur leur situation, dans un dialogue d’une qualité indéniable, Étreintes brisées (http://www.losabrazosrotos.com/?lang=fr) peut se comprendre comme un exemple réussi de travail de deuil. Surmontant sa peine, Mateo/Harry finit par se confronter à l’image de Lena disparue telle que projetée dans le film qu’il avait réalisée avec elle quinze ans plus tôt. Ni fétiche, ni point de fixation, cette image, allégée par la grâce de Penelope Cruz et le caractère comique de l’histoire mise en scène, provoque un sentiment d’apaisement, signe du dépassement de l’état de mélancolie.
Audrey Hepburn, Penelope Cruz
Étreintes brisées raconte l’histoire à deux temps de Mateo Blanco (Lluis Homar), un réalisateur qui, après avoir perdu sa femme, Lena (Penelope Cruz) et la vue, renaît sous le nom de plume d’un scénariste, Harry Caine. En empruntant une autre identité, et en vivant pleinement l’instant présent, il s’est convaincu qu’il pourra oublier l’amour fou qu’il portait à Lena. Ce passé va pourtant resurgir.
Almodovar excelle dans l’art de construire des histoires complexes, où les rapports entre les personnages sont empreints de passion amoureuse, de jalousie, de violence. Il le fait dans un style qui est, depuis quelque temps, de plus en plus épuré. Ce qui lui permet, de temps en temps, de provoquer des ruptures de ton, en passant du drame à la comédie, comme pour alléger le poids d’un passé trop lourd à porter. Très savoureux sont les moments où une jeune femme, qui arrive à lire sur les lèvres, déchiffre, sur les images tournées par un improbable “Ray X“, et commanditées par le mari de Lena, ce que celle-ci dit de lui à son amant, Mateo.
En ce sens, outre la (toujours) très grande capacité de ses personnages à converser sur leur situation, dans un dialogue d’une qualité indéniable, Étreintes brisées (http://www.losabrazosrotos.com/?lang=fr) peut se comprendre comme un exemple réussi de travail de deuil. Surmontant sa peine, Mateo/Harry finit par se confronter à l’image de Lena disparue telle que projetée dans le film qu’il avait réalisée avec elle quinze ans plus tôt. Ni fétiche, ni point de fixation, cette image, allégée par la grâce de Penelope Cruz et le caractère comique de l’histoire mise en scène, provoque un sentiment d’apaisement, signe du dépassement de l’état de mélancolie.